Troisième et dernier volet de mon test terrain du petit compact hybride Nikon 1 v3. Après avoir emmené ce minuscule appareil photo numérique aux capacités digne d’un boîtier professionnel sur le terrain du reportage, à Disneyland, après avoir goûté avec lui aux joies de la photo de scène, des basses et hautes lumières, il me restait à le tester sur un terrain dont on parle finalement assez peu mais qui existe bien. Un genre à part, où l’on a besoin de matériels capable de voir loin, le plus discrètement possible. C’est la photo d’investigation. Sous ce terme un peu mystérieux, on englobe des professions qui traquent de l’image, avec la nécessité de pouvoir capturer une scène lointaine, voire très lointaine. Il peut s’agir de photographes-reporters, sur des terrains de conflits ou de guerres, voire de spécialistes du renseignement (détectives privés, services de police, militaires) ou encore de traqueurs d’images comme le sont les paparazzis. Quels qu’ils soient, ces photographes ont besoin d’un matériel photo peu encombrant, léger, discret et performant. Ça tombe bien, parce que Nikon 1 v3 répond parfaitement à ces trois paramètres. Tout en étant capable de voir loin et même très, très loin, par la grâce de l’adaptateur FT1.
Nikon 1, chasseur d’images.
• En mode paparazzi avec Nikon 1.
Vu de ma fenêtre il y a le stade d’athlétisme. Dans mon viseur, je vois une une jeune femme qui s’entraîne sur le boucle. J’ai l’impression qu’elle est proche de moi mais en réalité, elle est loin, très loin. Sur le petit Nikon 1 v3 j’ai monté l’adaptateur FT1 qui m’offre une monture pour n’importe laquelle de mes optiques Nikkor, de celles que j’utilise habituellement sur mon reflex Nikon D3s. Ça, c’est vraiment bluffant. Sur ce coup-là, les ingénieurs de la marque jaune ont réussi un coup fumant, en permettant aux photographes déjà équipés en Nikon d’utiliser, par la seule grâce d’une simple bague d’adaptation, toutes leurs optiques Nikkor. L’autofocus est parfaitement réactif mais ce n’est pas le meilleur argument. D’abord, en montant une optique Nikkor, on conserve les qualités de l’optique Nikkor, on ne perd rien, ni en luminosité ni en diaphragme. Donc en clair, si vous montez une optique qui ouvre à f/1.4 sur votre reflex ça sera idem sur Nikon 1 v3. La cerise sur le gâteau, c’est le crop de 2,7 évidemment. Mon zoom Nikkor 70-200mm f/2.8 VRII monté sur Nikon 1 v3 se comporte comme un 190-540mm ! Mon 24-120mm f/4 comme un 65-320mm, mon 50mm comme un 135mm f/1.4 etc… Autant dire que lorsque je pousse la bague de mon 70-200 à fond, ce que je vois dans le viseur équivaut à du 540mm. Là, on est dans le rêve absolu du paparazzi. Un monopode, un Nikon 1 v3 capable d’engloutir de l’image en mode rafale jusqu’à 60vps tout en étant totalement silencieux, un adaptateur FT1 et un Nikkor 600mm f/4. Vous avez entre les mains un système optique équivalent à un téléobjectif de 1620mm f/4 parfaitement lumineux, réactif en AF, capable de shooter une cible à 500 mètres. Pas mal non ?
• Et la qualité d’image est au rendez-vous.
Je regarde l’athlète qui ne se doute pas une seconde qu’elle est l’objet de toute mon attention dans le collimateur central de mon Nikon 1 v3. Je la suis, à 200mm, autant dire donc à 540mm f/2.8 et je me dis qu’il est bien dommage qu’il ne s’agisse pas de Jennifer Lopez. Des lycéens envahissent bruyamment le lieu pour leur cours de gym. Les élèves sont à l’autre bout du stade. Je monte le 10-30mm livré d’origine avec le Nikon 1 v3 pour une prise de vue standard, afin de pouvoir mesurer l’étendue des possibilités de Nikkor 70-200mm quand il est à 200mm. C’est assez fascinant, non seulement en matière de focale mais aussi de voir que l’image qui s’affiche dans le viseur est parfaitement nette. Seul regret, si j’avais eu un 600mm j’aurais pu réaliser des portraits serrés de mes sportifs, tout en demeurant parfaitement invisible.
Tout est dit. Avec son adaptateur FT1, le petit Nikon 1 v3 part à la rencontre des optiques Nikkor et la fusion permet de transcender les focales, par la grâce du crop de 2,7 tout en conservant les qualités intrinsèques des optiques. Ce n’est pas un argument décisif en soi, mais c’est un atout indéniable à ajouter au crédit de ce petit boîtier aux capacités assez incroyables. De plus, il convient d’ajouter que la taille du capteur de Nikon 1 v3, 18 mégapixels, permet aussi une grande latitude pour recadrer l’image finale et gagner encore un peu en proximité. Finalement, à l’issue de ce test terrain, j’ai réalisé qu’avec Nikon 1 v3 on peut aller très loin, pour peu qu’on maîtrise un tant soit peu les paramètres du boîtier. Je pense que Nikon 1 v3 a un spectre d’utilisateurs beaucoup plus large qu’il n’y paraît. De base, c’est un excellent boîtier compact, capable de faire de très bonnes photos. Pour le photographe amateur éclairé, on peut entrer dans les arcanes du boîtier, l’utiliser comme on le ferait avec un reflex expert. Le photographe pro utilisera Nikon 1 v3 comme un relais, soit pour son extrême compacité, soit pour son exceptionnelle capacité à convertir n’importe quel optique de son parc Nikkor en focale démultipliée. Avec un dénominateur commun. Une compacité remarquable. Un concentré de technologie dans un boîtier de taille très réduite. Bref. Si vous aimez la photo, que vous cherchez un boîtier discret capable de monter très haut, je veux bien parier que Nikon 1 v3 va réellement vous enthousiasmer.
Tony dit
Je t’invite à aller voir cette vidéo (http://youtu.be/DtDotqLx6nA) et à arrêter de raconter des conneries.
Un 1620mm f/4…
Sérieux !!! même toi Hervé tu n’y crois pas…
Je vais le faire pour toi parce que les multiplications/division, c’est pas ton fort :
focale : 600 x 2,7 = 1620
ouverture : 4 x 2,7 = 10.8
Donc en arrondissant : un 1620mm f/11
A bon entendeur.
harvey dit
Je vais faire bref. Ce que vous dites est faux. Techniquement faux.
Leo dit
La taille du capteur change, la formule optique également.
De la même manière que sur un APS-C un objectif 70-200mm f2,8 devient un 105-300mm f2,8, sans aucune perte de luminosité, avec une Bague FT1 c’est pareil pour le Nikon 1 V1.
Il suffit de regarder un peu sur le net pour s’en rendre compte.
Il ne s’agit pas d’un doubleur ou autre artifice permettant de voir plus loin sur le même capteur.
harvey dit
En fait il suffit simplement de regarder dans le viseur de Nikon 1 v3 équipé d’une bague FT1 et d’une optique Nikkor.
Tony dit
Vous avez totalement raison, les maths c’est de la merde, par contre les arguments commerciaux à deux balles pour faire croire aux « photographes » n’importe quoi c’est tellement plus légitime.
Je n’ai pas parlé de luminosité, je sais que ce n’est pas un doubleur avec une lentille… je sais tout ça.
Mais comme vous pouvez le voir sur le lien ci-contre (mais aussi à plein d’autre endroits) Lien , la définition d’une ouverture est le rapport entre la focale et le diamètre de l’optique.
Dans l’hypothèse ou le diamètre de l’optique ne change pas en le montant sur un nikon 1, ce qui reste à prouver, on lit tellement de conneries que ca ne m’étonnerait pas qu’on…..Hahem….. bref…
Vu que vous vous faites une joie de multiplier par 2.7 un des deux cotés de l’égalité pour fier fièrement « REGARDES LA MIENNE COMME ELLE EST GROSSE », il est de bon ton de multiplier de l’autre coté de l’égalité pour la égalité mathématique soit toujours vraie.
(probablement au programme en primaire).
Apres à vous de juger si vous préférez dire la vérité ou l’ignorer par déni.
harvey dit
Voici quelques éléments de réponse. Tout d’abord, quand on dit qu’un 600mm « devient » un 1620mm c’est naturellement une image, une ellipse. Le 600mm f/4 ne « devient » pas un 1620mm f/4, il reste un 600mm f/4. On évoque cette mutation de façon elliptique en mentionnant une « focale équivalente rapportée au 24×36″. Les caractéristiques de l’objectif ne changent pas miraculeusement selon qu’on le monte sur tel ou tel système.
La distance focale, la perspective, la profondeur de champ et l’ouverture photométrique restent évidemment les mêmes sur un Nikon 1 ou sur un Reflex. Seul le recadrage apporté par la différence de taille du capteur donne un « effet » de changement de focale, c’est tout.
C’est finalement extrêmement simple, si je shoote une image avec un 24mm, que je la recadre, elle aura un effet de focale plus longue, mais je n’aurai pas changé pour autant ni la lumière qui entre au travers de l’optique, ni la perspective qu’elle apporte.
Quant au « nombre d’ouverture » (N) égal à f/D où f est la distance focale réelle d’un objectif (encore une fois, un 600mm reste un 600mm) et D est la pupille d’entrée, elle ne varie pas non plus en fonction de l’appareil sur lequel on le monte.
Tony, lorsque vous écrivez « Dans l’hypothèse où le diamètre de l’optique ne change pas en le montant sur un Nikon 1, ce qui reste à prouver… » j’ai la faiblesse de croire qu’il s’agit d’ironie, naturellement. La pupille d’entrée est un élément physique, au même titre que votre œil dont la taille ne varie pas, selon que vous regardez dans une paire de jumelles ou le viseur d’un reflex.
Tony dit
Je n’ironise pas du tout.
J’ai absolument raison et vous le savez.
Je voulais juste alerter les plus crédules et les néophytes : il y a un complot des marques et des testeurs-chroniqueurs-blogueurs qui essayent de leur faire croire au miracle.
Le marketing, vous fait croire au miracle.
La photo c’est de l’optique, c’est physique, et c’est régit pas des lois mathématiques, c’est aussi simple et clair que cela.
harvey dit
Je laisse votre commentaire à l’appréciation des lecteurs. Vous avez au moins raison sur un point. La photographie c’est de l’optique.